12.6.10

Textes pour les photos de l'exposition de l'Anse à Beaufils

Tapisserie

Papier peint tendu sur le mur et le petit crucifix, datant d’une autre époque. Des numéros, des vis, des trous, cette tapisserie qui se décolle, un passage du temps qui laisse une marque, une trace. La tapisserie, outre l’aspect décoratif était aussi une façon d’isoler le mur, de réchauffer notre environnement, mais aussi de le protéger par la présence du crucifix. Ce crucifix qui se retrouvait partout, dans les maisons, les écoles, les commerces. En accommodant, le crucifix a quitté nos lieux de repères sans vraiment proposer autre chose pour le remplacer que de démontrer le raisonnable.  Il faut éviter d’être passéiste, mais plutôt de constater que ce qui a aussi été perdu dans cette mouvance, cette perte de repères qui étaient les nôtres fait place à quoi au juste?

Coupure

La Gaspésie, c’est aussi cet aspect historique et religieux du Québec, mais avec cette coupure dans le temps. Cet arbre duquel ne reste que sa souche et qui, par le jeu de perspective, devient un socle pour une statue de Marie. C’est une certaine modernité cette coupe d’arbre, le signe aussi de vouloir garder quelque chose qui n’est plus sans pour autant se résigner à tout enlever, l’arbre n’est plus là, mais nous gardons la souche. La modernité aussi par cette affiche extérieure, par ces fils coupant le panorama. On coupe un passé, mais on cherche aussi à en conserver sa présence.

Pique-nique

Sur la 132, quelques haltes routières. Une clôture nous bloquant l’accès au fleuve, mais possiblement pour nous protéger. Personne, car tôt encore dans la saison, mais aussi d’une banalité certaine. Scène qui pourrait aussi être ailleurs le long du fleuve, même gazon et même point de vue. Ce qui crée l’extraordinaire c’est  l’ordinaire de la scène, le banal des tables s’ajoutant à l’extra qui vient de cet événement qu’est le pique-nique, la promesse de vacances, d’un voyage vers un autre lieu, d’un souvenir familial et de ce déplacement du quotidien.


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